Violences conjugales
Q : Je me suis séparée d’une personne que mon entourage décrit comme pervers narcissique, mais je supporte mal de ne pas rester en contact avec cet homme dont suis encore amoureuse. Pensez-vous que ce genre de relation peut s’améliorer ? Est-il utile de consulter ?
R : Personnellement j’évite l’usage des catégories psychiatriques, et surtout ces termes passe-partout comme « bipolaire » ou « pervers narcissique » qu’on entend sur toutes les bouches et qui enferment dans une catégorie mais qui n’aident pas à comprendre les mécanismes enjeu dans une relation pathologique. Réservons donc les diagnostics pour les rapports rédigés à l’intention des assurances maladie, car ils n’apportent généralement guère de compréhension au sujet de la souffrance vécue et des manière de pouvoir y faire face.
Vous avez peut-être vécu une relation dans laquelle les conflits étaient si aigus qu’il vous est aujourd’hui encore difficile de vous dégager, autant l’un que l’autre. Plutôt que chercher le coupable et le désigner comme pervers, même si c’est peut-être effectivement le cas (pour rappel, une personne perverse tire une certaine jouissance de la souffrance de l’autre, ce qui rend la séparation difficile), il me semble important de réfléchir à ce que cette relation a déclenché en vous-même et à mieux comprendre comment vous vous y êtes emprisonnée, malgré toute votre bonne volonté sans doute. En effet, il vous est devenu très difficile de pouvoir librement choisir de poursuivre ou de terminer cette relation malgré toute la souffrance qui en découlait, en comparaison de bénéfices devenus minimes voire même inexistants.
Le terme « narcissique » est utile à discuter, car il qualifie un mode de fonctionnement psychique dans lequel la personne évite de prendre en compte la réalité et les émotions telles que la frustration, la colère ou la déception. Quand l’estime de soi est blessée par la personne dont on attendait justement d’obtenir une valorisation, il peut arriver que l’on réagisse rageusement par des attaques, des dénigrements, des attitudes belliqueuses qui nourrissent la relation d’une grande quantité d’excitation, comme si l’on venait griffer une blessure purulente au lieu de l’abriter sous un pansement. C’est ce que l’on qualifie du caractère sado-masochique qui s’empare d’une relation, dans laquelle un partenaire joue le rôle du méchant, l’autre de la victime, et parfois les rôles s’inversent. Ce mode de relation rend de plus en plus difficile toute entente, toute empathie,mais aussi la possibilité de se retrouver seul, car la définition d’une relation saine est une relation où l’on puisse se sentir bien seul avec soi-même, en présence de l’autre. Ce sont également les relations les plus difficiles à terminer, car la cessation des combats suscite des sentiments d’impuissance, de perte et d’abandon presque insoutenables. Ces situations extrêmes font ressurgir des aspects très précoces qui remontent aux expériences de la petite enfance, chargé de vécus traumatiques qui ont pu rester silencieux un certain nombre d’année et qui ont refait surface avec le vécu d’une relation passionnelle.
C’est pourquoi il est fortement conseillé de chercher de l’aide pour se dégager de ce mode de relation qui a ouvert la boîte de Pandore, provoquant de grandes confusions et des conflits incessants et souvent violents dans la relation. J’entends souvent dire des choses telles que : « je ne me reconnais pas, je n’avais jamais vécu de telles montagnes russes, je n’avais jamais été aussi amoureux et voilà que j’ai l’impression de basculer dans le vide, j’ai l’impression que je pourrais exploser, etc. » Souvent les patients font état d’un vécu de grande détresse et la relation qu’ils voudraient changer ou la personne qu’ils voudraient réussir à quitter leur apparaît comme nécessaire à leur survie psychique. A ce moment, la rencontre avec un psychanalyste permet d’apaiser l’extrême sentiment de dépendance qui enferme dans une relation plus folle et conflictuelle que amoureuse. Il faut parfois s’engager dans un long travail personnel pour en sortir, car il est bien connu que ce type de relation pathologique concernent les couples qui durent le plus longtemps. Si la psychothérapie peut aider à mieux se clarifier par rapport à ce que l’on attend d’une relation amoureuse, si cela peut contribuer à mettre des limites pour contenir les risques de débordements violents, les mécanismes inconscients en jeu sont si profonds et si puissants qu’il est difficile de modifier ce type de relation, si bien que la rupture peut souvent apparaître comme la voie la plus raisonnable. Ensuite il est important de poursuivre un travail personnel pour analyser ce qui au fond de soi risque de se répéter dans une autre relation amoureuse.
Q: Qu’est-ce qui change selon que je me dirige vers un cabinet de psychothérapie indépendant ou un centre de soins psychologiques du domaine public ?
Q: Notre fils a 14 ans et nos relations deviennent difficiles, il refuse de nous parler et s’isole avec son téléphone. Une amie m’a conseillé d’utiliser un logiciel espion pour suivre ses conversations car son enfant avait de mauvaises fréquentations au même âge.
Q: J’ai des problèmes de sommeil, des conflits dans mon couple, mais je ne sais pas si je dois demander des médicaments à mon médecin, rencontrer un psychologue, ou si nous devrions faire une thérapie de couple, car il y a tellement de cabinets différents à Genève ?
Q : Depuis le début de la pandémie du COVID, j’ai de plus en plus de conflits et de tensions avec mes amis, et même au sein de ma famille, ce qui provoque chez moi une anxiété croissante, ainsi que des problèmes de sommeil. Je n’ai jamais consulté de psy, je ne pense pas avoir de problème psychologique particulier. Est-il utile que je vous rencontre ?
Q : Face à des problèmes récurrents dans ma vie privée et professionnelle, est-il plus judicieux de prendre contact avec un coach ou un psychothérapeute ?