Attendre avant de consulter ?
Q : Je sens que quelque chose ne tourne pas rond chez moi, mais je me dis chaque jour que cela va passer tout seul… A quel moment devrais-je consulter ?
R : Le plus tôt est le mieux, mais il n’est jamais trop tard.
Avant de se décider, certaines personnes attendent des mois, parfois des années, portant un lourd fardeau dont ils pressentent bien le besoin d’en parler à un professionnel, mais dont ils gardent l’illusion que la charge va diminuer toute seule. Mais c’est rarement le cas. Les signes d’anxiété, les changements d’humeur accentués, les sentiments persistants de déprime, les somatisations, les troubles du comportements, les difficultés relationnelles, les problèmes de sommeil sont autant de signes que quelque chose ne tourne pas rond. Comme les bruits inhabituels de sa propre voiture, dont on a de bonnes raisons de penser qu’ils sont le signe d’une défaillance, mais que l’on est tenté de banaliser jusqu’à ce que…
Il y a aussi ces patients qui ont déjà consulté, pour qui la relation au thérapeute n’était pas convaincante, qui parfois ne se sont pas senti entendu, ou dont le psy aurait pu avoir l’indélicatesse d’apparaître jugeant… La confiance dans les bons soins s’est heurtée à une rencontre malheureuse qui parfois conduit à s’isoler davantage encore avec ses souffrances. Et pourtant, le bruit du moteur persévère, son intensité augmente même…
Dans ces situations, il est bien question d’une souffrance psychique, ces signes ne trompent pas. Que la personne ait conscience ou pas de ce qui lui arrive, cette souffrance mérite toute l’attention d’un psychologue capable de l’accueillir et qui l’aide à comprendre ce qu’il vit. Il importe de faire un « état des lieux » afin de pouvoir proposer des soins adéquats.
Cette rencontre est d’autant plus nécessaire que le psychanalyste, ou le psychothérapeute ayant une formation psychanalytique, a pour tâche d’identifier les racines du problèmes actuel, c’est-à-dire comprendre ce qui, à la façon d’un volcan, s’est réveillé lors de circonstances particulières. Il apparaîtra alors avec une certaine évidence que certains schémas de vie ont tendance à se répéter, parfois de nombreuses années, même s’ils n’ont peut-être jusque-là pas donné lieu à une souffrance aussi aigüe.
Peut-être y a-t-il dans l’image de la voiture bruyante une pièce d’usine qui devrait être démontée pour y être remplacée, ce qui requiert l’intervention d’un spécialiste. Fréquemment l’apparition d’un symptôme révèle une sensibilité liée à des expériences de l’enfance. Comme c’est le cas par exemple dans des difficultés de couple, qui réactivent des schémas évoquant la manière dont la personne a pu vivre durant son enfance une relation conflictuelle entre ses parents. Lorsque le psychanalyste met le doigt sur ce qui se répète, cela se traduit généralement par un apaisement, car le patient se sent reconnu dans une part de lui-même qui lui échappait jusque-là. Cela permet de remettre un peu les choses à leur place, d’y voir un peu plus clair, et à retrouver des compétences utiles à face aux problèmes actuels.
Mais alors pourquoi attendre si longtemps, pourquoi se priver d’une aide bienvenue ? Une autre manière de l’expliquer réside dans la nature complexe de la psyché. Il y a des problèmes avec lesquels on peut avoir l’impression de devoir vivre, des fardeaux que l’on se croit condamné à porter, comme une punition que l’on s’infligerait inconsciemment (ce que l’on nomme le « masochisme ») et qui aurait pour fonction de protéger la personne contre d’autres peurs. Il est surprenant de découvrir la nature complexe et parfois paradoxale de la psyché : ainsi un symptôme peut-il être perçu comme nécessaire parce qu’inconsciemment, il évite de se confronter à des désirs inquiétants. Prenons par exemple le désir de liberté, une valeur partagée par la plupart d’entre nous. Dans une couche profonde de la psyché, ce désir est vécu comme très inquiétant, car il confronte à des aspects de soi que l’on n’est parfois pas prêt à assumer. On sait par exemple la difficulté des détenus de retrouver leur liberté, si attendue durant des années derrière les barreaux, mais qui à peine sortis, commettent un méfait comme pour retrouver une la protection que leur conférait la détention. Clarifier ces étrangetés de la psyché est le travail du psychanalyste, qui reçoit la demande du patient dans sa complexité. Car dans la demande de consultation se trouve d’un côté le désir d’un changement, mais de l’autre, ce même changement peut être vécu comme inquiétant, comme l’ouverture de la boîte de Pandore, avec toutes les incertitudes de ce qui peut en ressortir…
Q : Depuis le début de la pandémie du coronavirus, j’ai l’impression que quelque chose en moi est en train de lâcher, je suis souvent au bord des larmes, j’ai de la peine à me concentrer dans mon travail. Je n’avais pas connu ce genre de problème dans le passé. Dois-je consulter ou attendre que cela passe tout seul ?
R : Le plus tôt est le mieux, mais il n’est jamais trop tard.
Avant de se décider, certaines personnes attendent des mois, parfois des années, portant un lourd fardeau dont ils pressentent bien le besoin d’en parler à un professionnel, mais dont ils gardent l’illusion que la charge va diminuer toute seule. Mais c’est rarement le cas. Les signes d’anxiété, les changements d’humeur accentués, les sentiments persistants de déprime, les somatisations, les troubles du comportements, les difficultés relationnelles, les problèmes de sommeil sont autant de signes que quelque chose ne tourne pas rond. Comme les bruits inhabituels de sa propre voiture, dont on a de bonnes raisons de penser qu’ils sont le signe d’une défaillance, mais que l’on est tenté de banaliser jusqu’à ce que…
Il y a aussi ces patients qui ont déjà consulté, pour qui la relation au thérapeute n’était pas convaincante, qui parfois ne se sont pas senti entendu, ou dont le psy aurait pu avoir l’indélicatesse d’apparaître jugeant… La confiance dans les bons soins s’est heurtée à une rencontre malheureuse qui parfois conduit à s’isoler davantage encore avec ses souffrances. Et pourtant, le bruit du moteur persévère, son intensité augmente même…
Dans ces situations, il est bien question d’une souffrance psychique, ces signes ne trompent pas. Que la personne ait conscience ou pas de ce qui lui arrive, cette souffrance mérite toute l’attention d’un psychologue capable de l’accueillir et qui l’aide à comprendre ce qu’il vit. Il importe de faire un « état des lieux » afin de pouvoir proposer des soins adéquats.
Cette rencontre est d’autant plus nécessaire que le psychanalyste, ou le psychothérapeute ayant une formation psychanalytique, a pour tâche d’identifier les racines du problèmes actuel, c’est-à-dire comprendre ce qui, à la façon d’un volcan, s’est réveillé lors de circonstances particulières. Il apparaîtra alors avec une certaine évidence que certains schémas de vie ont tendance à se répéter, parfois de nombreuses années, même s’ils n’ont peut-être jusque-là pas donné lieu à une souffrance aussi aigüe.
Peut-être y a-t-il dans l’image de la voiture bruyante une pièce d’usine qui devrait être démontée pour y être remplacée, ce qui requiert l’intervention d’un spécialiste. Fréquemment l’apparition d’un symptôme révèle une sensibilité liée à des expériences de l’enfance. Comme c’est le cas par exemple dans des difficultés de couple, qui réactivent des schémas évoquant la manière dont la personne a pu vivre durant son enfance une relation conflictuelle entre ses parents. Lorsque le psychanalyste met le doigt sur ce qui se répète, cela se traduit généralement par un apaisement, car le patient se sent reconnu dans une part de lui-même qui lui échappait jusque-là. Cela permet de remettre un peu les choses à leur place, d’y voir un peu plus clair, et à retrouver des compétences utiles à face aux problèmes actuels.
Mais alors pourquoi attendre si longtemps, pourquoi se priver d’une aide bienvenue ? Une autre manière de l’expliquer réside dans la nature complexe de la psyché. Il y a des problèmes avec lesquels on peut avoir l’impression de devoir vivre, des fardeaux que l’on se croit condamné à porter, comme une punition que l’on s’infligerait inconsciemment (ce que l’on nomme le « masochisme ») et qui aurait pour fonction de protéger la personne contre d’autres peurs. Il est surprenant de découvrir la nature complexe et parfois paradoxale de la psyché : ainsi un symptôme peut-il être perçu comme nécessaire parce qu’inconsciemment, il évite de se confronter à des désirs inquiétants. Prenons par exemple le désir de liberté, une valeur partagée par la plupart d’entre nous. Dans une couche profonde de la psyché, ce désir est vécu comme très inquiétant, car il confronte à des aspects de soi que l’on n’est parfois pas prêt à assumer. On sait par exemple la difficulté des détenus de retrouver leur liberté, si attendue durant des années derrière les barreaux, mais qui à peine sortis, commettent un méfait comme pour retrouver une la protection que leur conférait la détention. Clarifier ces étrangetés de la psyché est le travail du psychanalyste, qui reçoit la demande du patient dans sa complexité. Car dans la demande de consultation se trouve d’un côté le désir d’un changement, mais de l’autre, ce même changement peut être vécu comme inquiétant, comme l’ouverture de la boîte de Pandore, avec toutes les incertitudes de ce qui peut en ressortir…
Q: Quelle est la différence entre les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et les psychothérapies inspirées de la psychanalyse.
Q: Qu’est-ce qui change selon que je me dirige vers un cabinet de psychothérapie indépendant ou un centre de soins psychologiques du domaine public ?
Q: A quoi bon consulter un psy alors qu’il existe tant de lectures consacrées au développement personnel en librairie ?