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Coach ou psychothérapeute ?

Q : Face à des problèmes récurrents dans ma vie privée et professionnelle, est-il plus judicieux de prendre contact avec un coach ou un psychothérapeute ?

R : Les deux démarches peuvent être complémentaires, mais elles sont très différentes. D’une part parce qu’elles sont conduites par des professionnels qui ont des formations très différentes, d’autre part en raison du niveau d’intervention sur le fonctionnement psychique. Le développement personnel auquel contribue un coach est un accompagnement qui renforce les compétences, en mobilisant les aspects conscients, comme la raison ou la bonne volonté, en offrant un appui qui renforce la confiance et une meilleure estime de soi. Le travail psychothérapeutique vise à défaire des blocages à des niveaux plus profonds qui sont peu ou pas atteignables par les multiples approches de développement personnel. Par ailleurs, comme elle cible les aspects inconscients qui constituent une personnalité, une psychothérapie psychanalytique (qu’on nomme aussi psychodynamique) permet des changements durables, mais ce n’est pas ce dont on peut attendre du coaching ou du développement personnel, car ouvrir la «boîte noire» qui donne accès aux racines profondes d’une personnalité requiert des compétences spécifiques et approfondies du fonctionnement psychique. Il important que chaque professionnel connaisse les limites de ses compétences.

Je reçois de nombreux patients qui ont bénéficié de formations diverses utiles à leur développement personnel, qu’ils ont généralement jugées très enrichissantes. Ce qu’ils m’ont rapporté, c’est le sentiment d’avoir trouvé un élan dans leur parcours de vie, mais en même temps, et c’est la raison qui peut les conduire à consulter un psychothérapeute, ils ont été confrontés à des fonctionnements qui échappent à leur contrôle, décrits comme récurrents et parfois envahissants. Il n’est pas rare qu’un coach leur a conseillé de consulter un psychothérapeute en raison des résistances qu’il n’a pu surmonter dans ses efforts d’accompagnement personnel.

Très schématiquement, on pourrait considérer que le développement personnel favorise une évolution inspirée par un idéal, en développant une confiance et des compétences : il s’agirait de devenir la «meilleure version de soi-même». Mais parfois l’on peut être confronté à de fortes résistances et à des symptômes, une entrave à la réalisation du but visé. C’est à ce moment que le psychanalyste a un rôle spécifique à jouer. Partant de sa capacité à détecter les conflits inconscients issus de l’histoire personnelle, il propose une lecture originale de ce qui reste verrouillé au-dedans de soi.

Pouvoir comprendre et intervenir au niveau des conflits inconscients demande une formation très exigeante qui fait la spécificité de l’approche psychanalytique. L’analyste ne traite pas seulement des aspects conscients, mais de l’articulation très complexe qui régit les relations entre les différents niveaux du fonctionnement psychique. Sont considérées comme psychopathologiques les manifestations de la vie psychique entraînent une souffrance importante qui échappent en grande partie à la conscience. Ce travail de dégagement, qui consiste grosso modo à apaiser des sentiments de culpabilité inconscients, permet de libérer les forces vives, celles-là justement qui soutiennent le développement personnel en favorisant les capacités d’investir de manière plus profitable et plus heureuse autant sa propre personne que les relations que l’on entretient avec les autres.

Concrètement cela passe par la capacité du psychothérapeute à recevoir et faire face à ce que son patient lui fait vivre dans ce que l’on nomme le transfert. Par exemple, si le problème est lié à un abus vécu durant son enfance, dont le patient n’a pas forcément conscience, ce problème sera vécu dans la relation avec son psychothérapeute, vécu comme inquiétant, ce qui pourrait par exemple se manifester par une attitude méfiante ou même agressive envers son psychothérapeute. L’art du psychanalyste consiste alors à repérer ces mouvements transférentiels, à mettre en lumière les conflits et la violence qui sont à la source des symptômes ayant conduit à consulter. On comprend bien que la psychothérapie ne vise pas tant à favoriser les compétences qu’à dégager le patients de ces conflits énergivores, en les repérant dans tous les aspects de la vie du patient. Le psychanalyste a été lui-même analysé en profondeur durant de longues années et cette connaissance des ressorts de la psyché l’aide à supporter et à comprendre les angoisses et la violence que le patient est amené à partager avec lui, souvent sans même s’en rendre compte.

En résumé, identifier une souffrance personnelle persistante conduirait plutôt à consulter un psychothérapeute, tandis qu’un souci lié à un problème de motivation, d’orientation ou de compétences professionnelles, dans la mesure où cela n’affecte pas l’estime de soi ou l’humeur de manière trop importante, peut bénéficier de l’accompagnement d’un coach ou d’une personne formée dans l’une des nombreuses approches utiles à soutenir un développement personnel. Ces approches enrichissent mais ne soignent pas, tandis que la psychothérapie prend soin de la souffrance psychique, ensuite un enrichissement personnel est l’une des conséquences d’une bonne évolution. Dans un cas comme dans l’autre, il convient donc de bien déterminer les besoins et les difficultés de chaque personne, afin de répondre de la manière la plus appropriée.

Cabinet de psychologie ou un bon livre ?

Q:  A quoi bon consulter un psy alors qu’il existe tant de lectures consacrées au développement personnel en librairie ?

Cabinet de psychothérapie privé ou service public ?

Q: Qu’est-ce qui change selon que je me dirige vers un cabinet de psychothérapie indépendant ou un centre de soins psychologiques du domaine public ?

Psychologue et foi religieuse, quel psy choisir ?

Q : Je suis pratiquante et je voudrais rencontrer un psychologue qui partage ma foi religieuse, mais une amie m’a dit que cela n’était pas nécessaire. Qu’en pensez-vous ?

Psy d’ados face au suicide

Q : Depuis quelque temps, notre fille a tendance à s’enfermer dans sa chambre. Elle a exprimé à plusieurs reprises qu’elle en a assez de tout, et qu’elle pense que ce serait mieux pour tout le monde qu’elle ne soit plus là. Nous sommes très inquiets, et aimerions savoir quelle attitude adopter.

Psychothérapie : recette miracle ou cheminement ?

Q : J’aimerais pouvoir trouver très rapidement une solution à mes problèmes personnels sans avoir à m’engager dans un travail psychologique qui prenne du temps.