Échec scolaire
Q: Notre fils âgé de 15 ans est en échec scolaire. Il refuse toute aide. Que pouvons nous faire ?
R: Dans cette situation, je pense qu’il est souhaitable que le psychologue puisse rencontrer les parents, afin de discuter de l’évolution de leur enfant et des questions qu’ils se posent dans leur rôle parental. Les parents sont une source d’informations et d’expérience très riche pour permettre au psychothérapeute de comprendre la souffrance familiale et la manière d’aider chacun à mieux se situer, avant de trouver un moyen de avec les parents de convaincre leur enfant de consulter au moins une fois pour faire le point sur la souffrance dont les parents ont été les premiers porte-parole, mais qui évidemment affecte chaque membre d’une famille.
Ensuite il sera question d’envisager la meilleure manière de convaincre l’adolescent à prendre le risque d’une première rencontre, à son tour seul. Il s’agira de lui offrir un espace confidentiel dans lequel il puisse exposer son point de vue, et s’il peut faire l’expérience d’un soulagement à parler de ses soucis sans se sentir jugé, il y a de bonnes chance qu’il puisse revenir quelques fois, avant un entretien de bilan qui pourrait ensuite être envisagé en présence des parents. Toutefois il est préférable à partir de ce moment de ne plus recevoir les parents en l’absence de l’adolescent, car il cela pourrait nuire à la confiance placée dans la confidentialité de ce que le jeune a discuté lors des entretiens préliminaires.
L’échec scolaire est une situation particulière et complexe qui peut être provoquée par différents facteurs. Les premiers entretiens d’évaluation permettent de faire la part entre les raisons liées à des préoccupations personnelles qui ont un impact sur les capacités de concentration du jeune, et parfois des motifs plus spécifiques en relation avec les apprentissages scolaires eux-mêmes. Dans certains cas, le jeune peut être conduit à effectuer certains tests pour mesurer ses capacités d’apprentissage, afin de déterminer plus précisément le type d’aide spécifique dont il pourrait avoir besoin. A cet effet, les neuropsychologues peuvent être sollicités pour proposer une batteries de tests de compétences.
Lorsque les difficultés auront été bien identifiées, il sera possible d’envisager les stratégies utiles, comme des entretiens individuels, en famille, un soutien spécifique aux parents, parfois un soutien particulier lié aux apprentissages scolaires. Ces mesures visent à redonner confiance à l’adolescence dans ses capacités de réussir, et souvent de pouvoir apprendre quelque chose de ses échecs au lieu de chercher à se détourner d’une situation dans laquelle il se sentirait trop honteux et coupable. Un accompagnement spécifique l’aide à retrouver de la confiance et à vouloir avancer dans sa scolarité.
Q : Je souffre d’anxiété depuis la perte d’un proche, mais après avoir refusé la médication que me proposait mon médecin, je suis partagée entre l’idée de consulter un psy ou de contacter une guérisseuse qui m’a été recommandée par une amie. Selon quels critères puis-je faire le choix qui me conviendrait au mieux ?
R : Les personnes qui passent du guérisseur au psy ou du psy au guérisseur ne sont pas rares, et l’on peut débattre des bienfaits et des limites de chacune de ces approches. Les questions les plus discutées concernent généralement l’efficacité et la durée des traitements.
Il me semble intéressant de ne pas se contenter d’opposer des approches si différentes, mais de comprendre ce que l’une et l’autre peuvent amener à la compréhension et à l’apaisement d’une souffrance psychique.
Fondamentalement, ce qui les oppose est la reconnaissance scientifique liée à la formation des psychothérapeutes, médecins ou psychologues, spécialisés dans le domaine de la santé mentale, soumis à une déontologie très stricte. Par contre les guérisseurs, formés ou autodidactes, utilisent des méthodes qui reposent sur des dons supposés, en s’inspirant généralement de pratiques spirituelles diverses, parfois en lien avec toute une tradition culturelle, mais dont l’efficacité semble davantage tenir à l’adhésion de ce qui relève d’une pensée magique, alors que les techniques psychothérapiques reposent sur des travaux scientifiques. Il est intéressant de noter que des hôpitaux recourent parfois à des guérisseurs, car leur pratique amène dans certains cas des résultats plus probants ou plus rapides que des méthodes traditionnelles, médicamenteuses ou relationnelles. D’autre part, des approches comme l’hypnose, mais d’une manière générale toute démarche auprès d’un psychothérapeute, sont chargées d’attentes magiques En effet, plus la souffrance est aiguë et plus les attentes d’un geste salvateur sont élevées. Il est très vraisemblable que la force de conviction ou de croyance d’un patient soit l’un des éléments décisifs dans les chances de succès d’un processus de guérison, bien que d’autres facteurs sont évidemment impliqués. Il est indéniable par exemple qu’un trouble du comportement nécessite un traitement psychothérapique spécifique, souvent long, alors qu’une mauvaise estime de soi peut être soulagée par l’intervention d’un guérisseur convaincant, engagé et suffisamment créatif. Demeure la question de savoir si l’amélioration se maintiendra ou pas, et cela dépend de la structure de personnalité de chacun.
Pour simplifier les choses, on peut considérer que l’action du guérisseur consiste à équilibrer ce que l’on pourrait décrire comme le système énergétique d’une personne, tandis que celle du psychothérapeute vise à modifier la perception et la compréhension que le patient se fait de sa souffrance psychique ; si l’action du premier semble s’adresser à l’âme de la personne, celle du second à son mode de pensée et d’agir. Quant à l’approche technique, ce n’est pas tout blanc ou tout noir, car on peut remarquer que les techniques psychothérapiques mettent en jeu certains rituels et tout un système énergétique dans la relation interpersonnelle, alors que le guérisseur s’appuie souvent, de manière empirique, sur des connaissances générales qu’il a pu acquérir de la psychologie.
La qualité de la relation humaine est cependant un facteur majeur dans le processus de soins, ce qui ne veut pas dire qu’il faille se montrer gentil pour que les symptômes diminuent, mais il n’en demeure pas moins qu’une relation de confiance joue un rôle majeur.
Ce dernier point est très important, car autant chez les psy que les guérisseurs de tous horizons, des traits de personnalité particuliers ressortent régulièrement : l’empathie, de l’écoute, la disponibilité, la clarté dans la manière de communiquer les choses, une capacité de reconnaître ses propres limites sont autant de qualités qui permettent de qualifier ce qui peut apparaître comme une bonne alliance de travail. Certains patients privilégieront un psychothérapeute en raison de son attitude plus prudente concernant le traitement qu’il propose, ne proposant pas monts et merveilles, tandis que d’autres auront tendance à accorder leur confiance aux guérisseurs, car ceux-là accordent parfois une confiance qui peut paraître sans limite à leurs pouvoirs de guérison, et cela rassure. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit moins des effets liés à la technique utilisées qu’à la qualité de la relation. Je pense que c’est une condition nécessaire à un succès thérapeutique, mais cela ne suffit pas pour autant.
Certains guérisseurs proposent de nettoyer ou rééquilibrer les énergies dans le corps, de faire des désenvoûtements, d’agir sur les relations, de supprimer des traumatismes parfois liés à des générations. Certaines pratiques de cultures différentes, comme la médecine chinoise, font autorité par une pratique qui remonte à 2500 ans. Mais dans nombre de démarches thérapeutiques se nichent des promesses dont il est parfois difficile de savoir comment elles peuvent être tenues, même si elles séduisent en donnant l’espoir de voir le bout d’un tunnel de souffrance. A l’inverse, les approches scientifiques sont généralement prudentes, humbles, mettant en avant des processus de changements plus ou moins longs. Sans entrer dans une polémiques sur ce qui est mis en jeu dans l’une et l’autre des ces approches, chacun est libre de s’exposer à des traitements si différents et d’en juger par soi-même des bienfaits. Toute relation d’aide, surtout par l’accompagnement d’une personne sensible et convaincante, est source d’espoir, et contribue à ce que l’on se sente moins démuni et désespéré face à une maladie, ce qui contribue à un apaisement de la souffrance et à une amélioration des conditions d’existence.
Q : Quel est l’intérêt à parler de mes rêves à mon psy, alors que je le consulte pour des problèmes concrets de ma vie quotidienne ?
Q : Je suis intéressé par la psychanalyse mais je ne souhaite pas passer des années sur un divan, qui dois-je choisir de consulter ?
Q : Je suis pratiquante et je voudrais rencontrer un psychologue qui partage ma foi religieuse, mais une amie m’a dit que cela n’était pas nécessaire. Qu’en pensez-vous ?
Q : Les consultations en ligne ont-elles la même valeur qu’au cabinet du psychothérapeute ?