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Thérapies cognitivo-comportementales ou psychanalyse ?

Q: Quelle est la différence entre les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) et les psychothérapies inspirées de la psychanalyse.

R: Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont un ensemble de techniques qui visent à soulager des symptômes psychiques en se basant sur les théories du conditionnement. Elles sont très utiles dans les traitements symptomatiques et sont une alternative intéressante à une médication. Toutefois ces thérapies ne visent pas à traiter les problèmes à la racine, mais à modifier les pensées et les comportements à l’aide d’exercices spécifiques. La thérapie prend généralement fin avec la diminution ou la disparition du symptôme qui a motivé la démarche du patient.
Depuis quelques années, la méditation (mindfullness ou état de pleine conscience) est une pratique revenue à la mode chez les psychothérapeutes TCC ; elle se pratique généralement en groupe. Cette technique permet d’entrer en contact avec des aspects de soi auxquels on ne prête plus attention, au travers d’une relaxation. Toutefois cette approche ne prétend pas traiter les pensées angoissantes qui peuvent émerger. Une psychothérapie spécifique peut alors s’avérer nécessaire pour aborder des troubles plus profonds.

Les psychothérapies analytiques sont fondées sur les travaux de S. Freud, qui a inventé la psychanalyse. Cela désigne une technique et une théorie de compréhension des fonctionnements inconscients et de la manière dont chacun s’est construit dans sa personnalité au cours de son enfance. Depuis lors, les travaux fondés sur la psychanalyse ont donné naissance à des psychothérapies très diverses : les techniques se sont spécialisées pour répondre à toute une variété de demandes et de troubles psychologiques.
Le but de la psychothérapie analytique psychanalyse consiste moins à guider les pensées ou les comportements du patient qu’à lui permettre de développer une confiance dans ce qu’il est authentiquement. C’est pour lui un grand soulagement de pouvoir partager des pensées qui sont source d’angoisse et de mieux en comprendre l’origine. Ce travail d’exploration des liens qui étaient restés comme invisibles, inconscients, permet de libérer des compétences à mieux vivre dans son quotidien. Le but visé est donc un changement profond dans l’équilibre de sa personnalité.

Si les thérapies cognitivo-comportementales visent des changements symptomatiques, l’approche de la psychanalyse favorisent favorise des changements plus en profondeur dans la personnalité.
En bien des points cependant, ces psychothérapies se recoupent, l’une et l’autre peuvent être des traitements de durées très variables. La personnalité, la formation personnelle et l’expérience du thérapeute sont également des critères de choix du thérapeute psychothérapeute, car la confiance dans la relation thérapeutique demeure une condition sine qua non du succès de cette démarche.

Dans ma pratique de psychologue à Genève, les thérapies cognitivo comportementales m’ont aidé à penser autrement l’usage de mes outils psychanalystes.

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Renoncer à une psychothérapie : quel coût ?

Q: Je risque de perdre mon emploi car je ne suis plus du tout à mon affaire dans mon travail depuis des mois. Mais j’hésite encore à consulter un psy, car j’ai entendu dire qu’une psychothérapie peut durer longtemps et coûter cher.

Psychanalyste à l’écoute

Q: Qu’est-ce qu’un psy, et un psychanalyste en particulier, peut m’apprendre de plus que ce que je connais déjà de moi-même ?

Consultations psychologiques remboursées ? Quels tarifs ?

Q : Les traitements psychologiques sont-ils pris en charge par l’assurance maladie ?

Santé mentale : guérisseur ou psy ?

Q : Je souffre d’anxiété depuis la perte d’un proche, mais après avoir refusé la médication que me proposait mon médecin, je suis partagée entre l’idée de consulter un psy ou de contacter une guérisseuse qui m’a été recommandée par une amie. Selon quels critères puis-je faire le choix qui me conviendrait au mieux ?

R : Les personnes qui passent du guérisseur au psy ou du psy au guérisseur ne sont pas rares, et l’on peut débattre des bienfaits et des limites de chacune de ces approches. Les questions les plus discutées concernent généralement l’efficacité et la durée des traitements.

Il me semble intéressant de ne pas se contenter d’opposer des approches si différentes, mais de comprendre ce que l’une et l’autre peuvent amener à la compréhension et à l’apaisement d’une souffrance psychique.

Fondamentalement, ce qui les oppose est la reconnaissance scientifique liée à la formation des psychothérapeutes, médecins ou psychologues, spécialisés dans le domaine de la santé mentale, soumis à une déontologie très stricte. Par contre les guérisseurs, formés ou autodidactes, utilisent des méthodes qui reposent sur des dons supposés, en s’inspirant généralement de pratiques spirituelles diverses, parfois en lien avec toute une tradition culturelle, mais dont l’efficacité semble davantage tenir à l’adhésion de ce qui relève d’une pensée magique, alors que les techniques psychothérapiques reposent sur des travaux scientifiques. Il est intéressant de noter que des hôpitaux recourent parfois à des guérisseurs, car leur pratique amène dans certains cas des résultats plus probants ou plus rapides que des méthodes traditionnelles, médicamenteuses ou relationnelles. D’autre part, des approches comme l’hypnose, mais d’une manière générale toute démarche auprès d’un psychothérapeute, sont chargées d’attentes magiques En effet, plus la souffrance est aiguë et plus les attentes d’un geste salvateur sont élevées. Il est très vraisemblable que la force de conviction ou de croyance d’un patient soit l’un des éléments décisifs dans les chances de succès d’un processus de guérison, bien que d’autres facteurs sont évidemment impliqués. Il est indéniable par exemple qu’un trouble du comportement nécessite un traitement psychothérapique spécifique, souvent long, alors qu’une mauvaise estime de soi peut être soulagée par l’intervention d’un guérisseur convaincant, engagé et suffisamment créatif. Demeure la question de savoir si l’amélioration se maintiendra ou pas, et cela dépend de la structure de personnalité de chacun.

Pour simplifier les choses, on peut considérer que l’action du guérisseur consiste à équilibrer ce que l’on pourrait décrire comme le système énergétique d’une personne, tandis que celle du psychothérapeute vise à modifier la perception et la compréhension que le patient se fait de sa souffrance psychique ; si l’action du premier semble s’adresser à l’âme de la personne, celle du second à son mode de pensée et d’agir. Quant à l’approche technique, ce n’est pas tout blanc ou tout noir, car on peut remarquer que les techniques psychothérapiques mettent en jeu certains rituels et tout un système énergétique dans la relation interpersonnelle, alors que le guérisseur s’appuie souvent, de manière empirique, sur des connaissances générales qu’il a pu acquérir de la psychologie.

La qualité de la relation humaine est cependant un facteur majeur dans le processus de soins, ce qui ne veut pas dire qu’il faille se montrer gentil pour que les symptômes diminuent, mais il n’en demeure pas moins qu’une relation de confiance joue un rôle majeur.

Ce dernier point est très important, car autant chez les psy que les guérisseurs de tous horizons, des traits de personnalité particuliers ressortent régulièrement : l’empathie, de l’écoute, la disponibilité, la clarté dans la manière de communiquer les choses, une capacité de reconnaître ses propres limites sont autant de qualités qui permettent de qualifier ce qui peut apparaître comme une bonne alliance de travail. Certains patients privilégieront un psychothérapeute en raison de son attitude plus prudente concernant le traitement qu’il propose, ne proposant pas monts et merveilles, tandis que d’autres auront tendance à accorder leur confiance aux guérisseurs, car ceux-là accordent parfois une confiance qui peut paraître sans limite à leurs pouvoirs de guérison, et cela rassure. Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit moins des effets liés à la technique utilisées qu’à la qualité de la relation. Je pense que c’est une condition nécessaire à un succès thérapeutique, mais cela ne suffit pas pour autant.

Certains guérisseurs proposent de nettoyer ou rééquilibrer les énergies dans le corps, de faire des désenvoûtements, d’agir sur les relations, de supprimer des traumatismes parfois liés à des générations. Certaines pratiques de cultures différentes, comme la médecine chinoise, font autorité par une pratique qui remonte à 2500 ans. Mais dans nombre de démarches thérapeutiques se nichent des promesses dont il est parfois difficile de savoir comment elles peuvent être tenues, même si elles séduisent en donnant l’espoir de voir le bout d’un tunnel de souffrance. A l’inverse, les approches scientifiques sont généralement prudentes, humbles, mettant en avant des processus de changements plus ou moins longs. Sans entrer dans une polémiques sur ce qui est mis en jeu dans l’une et l’autre des ces approches, chacun est libre de s’exposer à des traitements si différents et d’en juger par soi-même des bienfaits. Toute relation d’aide, surtout par l’accompagnement d’une personne sensible et convaincante, est source d’espoir, et contribue à ce que l’on se sente moins démuni et désespéré face à une maladie, ce qui contribue à un apaisement de la souffrance et à une amélioration des conditions d’existence.

La crise sanitaire de la COVID-19 augmente-t-elle le risque de troubles psychologiques ?

Q : Depuis le début de la pandémie du coronavirus, j’ai l’impression que quelque chose en moi est en train de lâcher, je suis souvent au bord des larmes, j’ai de la peine à me concentrer dans mon travail. Je n’avais pas connu ce genre de problème dans le passé. Dois-je consulter ou attendre que cela passe tout seul ?